Arcanes, la lettre
Chaque mois, l'équipe des Archives s'exerce à traiter un sujet à partir de documents d'archives ou de ressources en ligne. Ainsi, des thèmes aussi variés que la mode, la chanson, le cinéma, le feu sont abordés...
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Quelle frustration, lorsque l’on cherche un document sur notre base de données, de voir cette ligne s’afficher ; je compatis, cela m’arrive aussi. Voici quelques exemples que nous rencontrons parfois :
“Je cherche l’acte de naissance de ma grand-mère, le 14 novembre 1925.”
-> Aïe, les registres sont conservés par le service de l’Etat civil, qui nous les verse au bout de cent ans, puis nous les faisons numériser pour les rendre accessibles. L’année 1925 devrait donc être disponible courant 2026.
“Peut-être aurai-je davantage de chance avec l’acte de naissance de son père, le 8 avril 1892. Non ? C’est étrange, je suis absolument certaine de la date et de l’orthographe...”
-> Il possible qu’il ne soit pas sur la commune de Toulouse. Tentez votre chance aux Archives départementales.
“Nous projetons d’acheter une maison construite en 1967 à Toulouse et avons besoin de consulter les plans, mais nous ne les trouvons pas.”
-> Le module “Autorisations d’urbanisme” devrait vous aider, pensez à explorer aussi les modes de recherche Avancé et Expert. Ayez toutefois à l’esprit que le contenu des permis de construire n’est consultable qu’en salle de lecture.
Et parfois, en effet, les documents recherchés ne sont pas dans la base de données parce qu’ils ne sont pas encore traités, pas encore versés, pas encore décrits, non accessibles, ont dépassé leur durée limite de conservation et ont été éliminés, ou tout simplement parce qu’ils n’existent pas.
N’hésitez pas à nous contacter ou même à venir en salle de lecture, du lundi au vendredi de 9h à 13h, nous nous ferons un plaisir de vous accompagner dans votre recherche.
À observer le visage de l’agent de police nonchalamment assis sur le petit muret devant nous, la nuit semble bien longue… même si les képis, bâtons et panneaux réfléchissants apportent quelques touches de lumière dans cette rue bien sombre. Pour le voyage, deux destinations s’offrent à nous : Agen ou Albi, mais finalement peu importe où nous irons tant que la route est belle et riche de rencontres.
D’ailleurs, flâner au gré des occasions qui se présentent peut nous offrir de belles découvertes... c’est aussi vrai pour notre base de données : avez-vous déjà essayé de découvrir nos images numérisées en utilisant l’éphéméride ou les sélections thématiques proposées ? De vous familiariser avec notre collection d’ouvrages anciens en parcourant la page dédiée à la réserve ? De compléter votre histoire familiale en farfouillant dans nos ressources généalogiques ?
Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à le tenter : on ne sait jamais, sur un malentendu, vous y trouverez peut-être ce que vous ne cherchiez pas mais qui vous manquait tout de même…alors bon voyage !
► Règles du jeu | ► Plateau de jeu | ► Questions Bonus (et leurs réponses) | ► Version « interactive » |
Il était une fois un homme qui vivait dans le grenier d’une toute petite maison au milieu de piles de vieux papiers qu’il triait le soir, à la lueur de la bougie, ses petites lunettes rondes au bout de son nez. La journée, il explorait des souterrains en quête d’idées. Il rêvait de devenir un grand personnage, de ceux dont l’Histoire se souvient et il cherchait dans les sous-sols humides des traces d’un passé encore inconnu qui lui permettraient de devenir célèbre et riche.
Un jour qu’il errait avec sa lampe frontale dans un lieu qu’il n’avait pas encore exploré, il poussa une porte et se retrouva dans une pièce accueillante où l’éclairage le guidait vers un fauteuil confortable. S’approchant, il découvrit un bureau et un ordinateur dont l’écran affichait la page d’accueil de la base de données des Archives municipales de Toulouse. Intrigué, il posa sa frontale, son sac, et s’installa. Rapidement il naviguait entre les fonds anciens et contemporains, surfant sur les notices d’ouvrages, téléchargeant des photographies. Lorsqu’il découvrit UrbanHist, son enthousiasme approcha le délire euphorique. Il avait trouvé le graal, un gisement de matière brute qu’il ne lui restait qu’à interpréter pour en faire des kilomètres d’histoires. Il allait devenir écrivain et il puiserait dans les fonds l’inspiration qui lui faisait tant défaut.
En voyant les photos de la construction de l’école de son enfance il pensait déjà à des contes avec des personnages terribles. A moins qu’il ne les utilise pour ses polars, qu’il enrichirait certainement avec Meurtres à la carte. Mais pour ne pas se restreindre à un public trop sanguinaire il élargirait aux histoires à dormir debout, il trouverait bien un fantôme ou deux pour alléguer ses dires. En cas d’insuccès, il savait que la grande Histoire lui assurerait un fonds de commerce non négligeable et qu’il pourrait ensuite s’endormir avec des histoires de gros sous. Voire de très gros sous. Chassée au galop, l’histoire naturelle reviendrait sur le devant de la scène et, sous une clameur unanime, il s’en irait se reposer sur une péniche du canal où le bercement des clapotis lui permettrait d’alimenter ses histoires d’eau. Ces pensées lui faisaient tourner la tête, il se sentait ivre tel un bateau pris dans un maelstrom de données. Son avenir était assuré, il quitterait son grenier dès le lendemain et viendrait nous rendre visite en salle de lecture après la réouverture, à partir du 27 mai 2024.
Aux Archives, chaque premier mercredi du mois, à midi pile ou presque, posés sur notre chaise à défaut d’être attachés au mât de misaine, nous profitons tout comme Ulysse du chant mélodieux de la sirène SAIP (système d’alerte et d’informations aux populations). Il faut dire que non seulement l’acoustique y est très bonne, mais le fait que le dispositif soit directement installé sur le toit du bâtiment ajoute encore à la netteté du signal…
Pour autant, ce n’est pas la seule mélodie que l’on puisse y écouter : saviez-vous par exemple que le maire de Toulouse Louis Bazerque avait enregistré une version de La Toulousaine de Louis Deffès en 1965 ? Que nous en conservions un exemplaire ? Et qu’il avait également « commis » un autre disque, six ans plus tard ? Peut-être pas… car il n’est pas donné à toutes les communes d’avoir des maires radiodiffusés. Et dans ce domaine, notre ville est même allée encore plus loin, avec un maire télégénique...
Enfin bref, il n’y a pas que le chant traditionnel ou le discours politique qui puissent résonner en nos murs : la musique classique et le chant lyrique figurent aussi dans nos fonds, comme ceux de Marguerite Canal ou de Mady Mesplé, parfois même enregistrés pour la postérité.
Et quant à ceux qui préfèrent les Rita Mitsouko (et il y en a), si les documents que nous conservons ne peuvent les aider à assouvir leur passion, ils pourront néanmoins se consoler en se rappelant que, grâce au festival Faites de l’image, Marcia Baïla a enchanté pendant deux jours le quotidien du tranquille Neptune… jusqu’à user la glotte des gentils guides postés tout près.
Comme vous le savez déjà, aux Archives on n’emprunte pas, on consulte sur place. C’est encore la meilleure façon de permettre à tous d’accéder à « nos » documents, tout en les préservant le mieux possible. Mais il existe tout de même quelques exceptions… limitées, particulièrement encadrées et appuyées par de solides garanties : les prêts pour restauration, numérisation ou exposition.
Dans les deux premiers cas, les documents sont confiés à une entreprise qui procède à leur enlèvement dans le cadre d’un contrat dûment notifié, et assorti de pénalités (échelonnées et majorées) en cas de retard, défaut de manipulation ou de conditionnement, détérioration ou même destruction. Bien sûr, un document d’archives, unique et irremplaçable, ne se résume pas à une valeur d’assurance. Mais la balance bénéfices/risques reste positive : l’entreprise en question a tout intérêt à prendre grand soin de « nos » documents pour reconduire des marchés arrivés à échéance, convaincre de nouveaux clients, bénéficier d’une bonne réputation dans un milieu assez « feutré » ; et de l’autre côté, une fois restaurés et/ou numérisés, « nos » documents sont désormais prêts à affronter les prochaines décennies (voire les prochains siècles) avec sérénité (et nous avec). Un partenariat gagnant-gagnant.
Le prêt pour exposition relève quant à lui d’une toute autre catégorie : il fait voyager les documents pour les présenter à un public plus large que celui des Archives de Toulouse, et par la même occasion, faire rayonner l’institution un peu plus haut, un peu plus fort. Parfois, ce n’est pas (géographiquement) beaucoup plus loin : nous prêtons en effet régulièrement des documents à la Bibliothèque d’étude et du patrimoine, comme lors de l’exposition Émile Cartailhac (1845-1921). La vie toulousaine d’un illustre préhistorien. Parfois, le dépaysement est beaucoup plus complet, comme lors de l’exposition La renaissance européenne d’Antoine de Lonhy présentée au Palazzo Madama à Turin l’année dernière. Mais dans tous les cas, les conditions de transport, d’installation, d’exposition à la lumière et d’hygrométrie sont strictement définies dans un contrat spécifique, là encore assorti de contraintes financières non négligeables et offrant de solides garanties pour le prêteur. Car quand on prête, on ne le fait pas à la légère.
Rendez-vous donc en salle de lecture pour consulter « nos » documents qui ne sont pas prêtés, et sur nos réseaux sociaux pour suivre ceux qui ont été autorisés à s’échapper (temporairement) !
Parfois, quand on a la chance d’exercer un métier qui nous plaît, il arrive qu’on laisse déborder un peu la vie professionnelle sur la vie personnelle : on trouve l’idée de notre article d’Arcanes sous la douche, avant de partir au bureau ; quand on visite en famille des lieux culturels incontournables, on se demande si on ne pourrait pas s’en inspirer pour notre propre service ; et quand on joue à des jeux de société entre amis, on ne peut s’empêcher de penser en créer une adaptation pédagogique pour les Journées du patrimoine. Bref, cela peut vite devenir une obsession… à l’instar du Chapelier fou.
Sachez toutefois que, pour ce qui est de « techniquement » travailler du chapeau, il existe des archives (ou plus exactement des objets) qui en témoignent sans le moindre doute : voyez le fonds 55Z, celui de la Chapellerie Brosson. Donné aux Archives de Toulouse en 2007, il comporte une dizaine de fers à repasser les chapeaux, d’outils en métal ou en bois destinés à en aplatir les bords, et d’autres encore servant à en modeler la forme. Ronds, melons ou claques, à vous de choisir !
Car porter un chapeau nous place au-dessus du lot. C’est un symbole de pouvoir. Le roi Louis XI est ainsi souvent représenté comme « l’homme au chapeau constellé de médailles pieuses », et le chapeau cardinalice de l’ancien archevêque de Toulouse, Mgr Saliège, est l’un des trésors du musée du Vieux-Toulouse. C’est aussi un signe de reconnaissance fort, au point de devenir véritable toponyme : bienvenue rue du Chapeau-Rouge ! C’est enfin un synonyme d’élégance, parfois galvaudé mais jamais égalé.
Alors, portons fièrement nos couvre-chefs car, c’est bien connu, tout est plus beau avec un chapeau !
Les fans inconditionnels de Danse lascive (version québécoise) auront certainement reconnu le clin d’œil caché dans le titre de cet article… mais pour les autres, rassurez-vous : c’est bien d’Arcanes dont nous allons parler et non de critique chorégraphico-cinématographique. Cela étant dit, savez-vous ce que devient votre lettre d’information préférée une fois le mois terminé (si vous l’ignorez, vous n’irez pas au coin, promis) ?
Eh bien sachez qu’elle ne disparaît pas, auto-détruite comme la bande magnétique d’une célèbre série américaine… Non, les différents articles qui la composent se recyclent, se rangent et se retrouvent dans les pages de notre site internet : ils sont accessibles, du plus récent au plus ancien, regroupés au sein des rubriques auxquelles ils appartiennent (Dans les arcanes, Zoom, Dans les fonds, Les coulisses, Dans ma rue, Sous les pavés, En ligne). Vous pouvez donc les relire à votre guise pour v(n)otre plus grand plaisir et flâner en ligne au gré des différentes thématiques déjà abordées. Cela vous en bouche un coin, non ?
De plus, depuis quelques semaines, nous tentons de lui donner une seconde vie : elle qui avait été conçue comme une lettre exclusivement électronique, voilà que nous la mettons à disposition, dans notre salle de lecture, en version papier ! Si, je vous assure, pour être feuilletée nonchalamment en attendant la communication d’un document, ou emportée pour être lue plus tard, confortablement installé dans un recoin paisible.
Vous savez désormais que le nouveau numéro d’Arcanes est disponible, et sous plusieurs formes : alors, à vous de choisir comment le savourer !
Il était une fois une petite fille qui aimait l’histoire. En grandissant, elle s’aperçut, à sa grande stupéfaction, que sa passion n’était pas universellement partagée et que l’enseigner ne serait donc pas son métier. Car elle était curieuse et, il faut l’avouer, obstinée, mais elle manquait de patience. Elle décida donc que quand elle serait grande, elle serait archiviste.
Ce qu’elle fit. Elle classa des fonds, elle décrivit des documents, elle les communiqua au public et fit en sorte qu’ils soient protégés le mieux possible. Elle expliqua aussi en quoi consistait son métier à celles et ceux qui le lui demandaient. Et puis un jour, elle bascula du côté obscur…
Ce qui la motivait profondément, c’était de faire le lien entre sa communauté, très spécialisée et parfois méconnue, et ceux pour lesquels cette même communauté œuvrait au quotidien : le public. Et pour ce faire, elle essaya d’améliorer les outils dont elle disposait afin de faciliter la consultation des ressources proposées en ligne, pour tous. C’est ainsi qu’elle se construisit un « bac à sable ».
Ce fut l’espace dans lequel elle testa ses idées (ou celles des autres), fabriqua des prototypes, rencontra quelques échecs mais aussi quelques belles réussites. Cela lui permit d’apprendre beaucoup, sans que ses erreurs impactent le travail de ses collègues. Une salle d’entraînement sur mesure, qui lui garantissait à la fois une grande liberté et un filet de sécurité.
Aujourd’hui encore, elle hante régulièrement ce lieu virtuel, dans lequel elle échafaude des projets toujours plus complexes. S’arrêtera-t-elle un jour ? Nous ne le saurons certainement jamais… mais nous espérons au moins que son travail aura facilité votre navigation.
Ou comment trouver le lien entre une maternité toulousaine et une goélette brestoise...
Ce qui, au premier abord, ne semble pas évident, je vous l'accorde.
Ni mission commune : rien de plus éloigné en effet que la mise au monde des enfants et la pêche à la morue paimpolaise ; ni construction commune : l'architecte Pierre Riboulet (né en 1928) n'avait pas quatre ans au moment de la mise à l'eau par les Chantiers navals de Normandie à Fécamp du glorieux bâtiment-école de la Marine nationale ; il était donc encore très loin de songer au futur hôpital de la mère et de l'enfant du CHU de Purpan, qu'il achèverait en 2001.
Alors ? La « faute » en revient à la belle Paule de Viguier.
C'est François 1er, en visite à Toulouse en 1533, qui, après avoir reçu les clefs de la ville de ses mains et charmé par sa grâce, donna à la jeune fille le nom de « la Belle Paule » (en occitan Bella Paula, prononcé Bella Paoula). D'ailleurs, sa beauté impressionna tant les Toulousains qu'ils obtinrent des Capitouls qu'elle se montre à sa fenêtre deux fois par semaine. Une scène que le peintre Henri Rachou immortalisa en 1892 dans la Salle des Illustres du Capitole…