Arcanes, la lettre
Chaque mois, l'équipe des Archives s'exerce à traiter un sujet à partir de documents d'archives ou de ressources en ligne. Ainsi, des thèmes aussi variés que la mode, la chanson, le cinéma, le feu sont abordés...
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À observer le visage de l’agent de police nonchalamment assis sur le petit muret devant nous, la nuit semble bien longue… même si les képis, bâtons et panneaux réfléchissants apportent quelques touches de lumière dans cette rue bien sombre. Pour le voyage, deux destinations s’offrent à nous : Agen ou Albi, mais finalement peu importe où nous irons tant que la route est belle et riche de rencontres.
D’ailleurs, flâner au gré des occasions qui se présentent peut nous offrir de belles découvertes... c’est aussi vrai pour notre base de données : avez-vous déjà essayé de découvrir nos images numérisées en utilisant l’éphéméride ou les sélections thématiques proposées ? De vous familiariser avec notre collection d’ouvrages anciens en parcourant la page dédiée à la réserve ? De compléter votre histoire familiale en farfouillant dans nos ressources généalogiques ?
Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à le tenter : on ne sait jamais, sur un malentendu, vous y trouverez peut-être ce que vous ne cherchiez pas mais qui vous manquait tout de même…alors bon voyage !
► Règles du jeu | ► Plateau de jeu | ► Questions Bonus (et leurs réponses) | ► Version « interactive » |
Il était une fois un homme qui vivait dans le grenier d’une toute petite maison au milieu de piles de vieux papiers qu’il triait le soir, à la lueur de la bougie, ses petites lunettes rondes au bout de son nez. La journée, il explorait des souterrains en quête d’idées. Il rêvait de devenir un grand personnage, de ceux dont l’Histoire se souvient et il cherchait dans les sous-sols humides des traces d’un passé encore inconnu qui lui permettraient de devenir célèbre et riche.
Un jour qu’il errait avec sa lampe frontale dans un lieu qu’il n’avait pas encore exploré, il poussa une porte et se retrouva dans une pièce accueillante où l’éclairage le guidait vers un fauteuil confortable. S’approchant, il découvrit un bureau et un ordinateur dont l’écran affichait la page d’accueil de la base de données des Archives municipales de Toulouse. Intrigué, il posa sa frontale, son sac, et s’installa. Rapidement il naviguait entre les fonds anciens et contemporains, surfant sur les notices d’ouvrages, téléchargeant des photographies. Lorsqu’il découvrit UrbanHist, son enthousiasme approcha le délire euphorique. Il avait trouvé le graal, un gisement de matière brute qu’il ne lui restait qu’à interpréter pour en faire des kilomètres d’histoires. Il allait devenir écrivain et il puiserait dans les fonds l’inspiration qui lui faisait tant défaut.
En voyant les photos de la construction de l’école de son enfance il pensait déjà à des contes avec des personnages terribles. A moins qu’il ne les utilise pour ses polars, qu’il enrichirait certainement avec Meurtres à la carte. Mais pour ne pas se restreindre à un public trop sanguinaire il élargirait aux histoires à dormir debout, il trouverait bien un fantôme ou deux pour alléguer ses dires. En cas d’insuccès, il savait que la grande Histoire lui assurerait un fonds de commerce non négligeable et qu’il pourrait ensuite s’endormir avec des histoires de gros sous. Voire de très gros sous. Chassée au galop, l’histoire naturelle reviendrait sur le devant de la scène et, sous une clameur unanime, il s’en irait se reposer sur une péniche du canal où le bercement des clapotis lui permettrait d’alimenter ses histoires d’eau. Ces pensées lui faisaient tourner la tête, il se sentait ivre tel un bateau pris dans un maelstrom de données. Son avenir était assuré, il quitterait son grenier dès le lendemain et viendrait nous rendre visite en salle de lecture après la réouverture, à partir du 27 mai 2024.
Aux Archives, chaque premier mercredi du mois, à midi pile ou presque, posés sur notre chaise à défaut d’être attachés au mât de misaine, nous profitons tout comme Ulysse du chant mélodieux de la sirène SAIP (système d’alerte et d’informations aux populations). Il faut dire que non seulement l’acoustique y est très bonne, mais le fait que le dispositif soit directement installé sur le toit du bâtiment ajoute encore à la netteté du signal…
Pour autant, ce n’est pas la seule mélodie que l’on puisse y écouter : saviez-vous par exemple que le maire de Toulouse Louis Bazerque avait enregistré une version de La Toulousaine de Louis Deffès en 1965 ? Que nous en conservions un exemplaire ? Et qu’il avait également « commis » un autre disque, six ans plus tard ? Peut-être pas… car il n’est pas donné à toutes les communes d’avoir des maires radiodiffusés. Et dans ce domaine, notre ville est même allée encore plus loin, avec un maire télégénique...
Enfin bref, il n’y a pas que le chant traditionnel ou le discours politique qui puissent résonner en nos murs : la musique classique et le chant lyrique figurent aussi dans nos fonds, comme ceux de Marguerite Canal ou de Mady Mesplé, parfois même enregistrés pour la postérité.
Et quant à ceux qui préfèrent les Rita Mitsouko (et il y en a), si les documents que nous conservons ne peuvent les aider à assouvir leur passion, ils pourront néanmoins se consoler en se rappelant que, grâce au festival Faites de l’image, Marcia Baïla a enchanté pendant deux jours le quotidien du tranquille Neptune… jusqu’à user la glotte des gentils guides postés tout près.
Comme vous le savez déjà, aux Archives on n’emprunte pas, on consulte sur place. C’est encore la meilleure façon de permettre à tous d’accéder à « nos » documents, tout en les préservant le mieux possible. Mais il existe tout de même quelques exceptions… limitées, particulièrement encadrées et appuyées par de solides garanties : les prêts pour restauration, numérisation ou exposition.
Dans les deux premiers cas, les documents sont confiés à une entreprise qui procède à leur enlèvement dans le cadre d’un contrat dûment notifié, et assorti de pénalités (échelonnées et majorées) en cas de retard, défaut de manipulation ou de conditionnement, détérioration ou même destruction. Bien sûr, un document d’archives, unique et irremplaçable, ne se résume pas à une valeur d’assurance. Mais la balance bénéfices/risques reste positive : l’entreprise en question a tout intérêt à prendre grand soin de « nos » documents pour reconduire des marchés arrivés à échéance, convaincre de nouveaux clients, bénéficier d’une bonne réputation dans un milieu assez « feutré » ; et de l’autre côté, une fois restaurés et/ou numérisés, « nos » documents sont désormais prêts à affronter les prochaines décennies (voire les prochains siècles) avec sérénité (et nous avec). Un partenariat gagnant-gagnant.
Le prêt pour exposition relève quant à lui d’une toute autre catégorie : il fait voyager les documents pour les présenter à un public plus large que celui des Archives de Toulouse, et par la même occasion, faire rayonner l’institution un peu plus haut, un peu plus fort. Parfois, ce n’est pas (géographiquement) beaucoup plus loin : nous prêtons en effet régulièrement des documents à la Bibliothèque d’étude et du patrimoine, comme lors de l’exposition Émile Cartailhac (1845-1921). La vie toulousaine d’un illustre préhistorien. Parfois, le dépaysement est beaucoup plus complet, comme lors de l’exposition La renaissance européenne d’Antoine de Lonhy présentée au Palazzo Madama à Turin l’année dernière. Mais dans tous les cas, les conditions de transport, d’installation, d’exposition à la lumière et d’hygrométrie sont strictement définies dans un contrat spécifique, là encore assorti de contraintes financières non négligeables et offrant de solides garanties pour le prêteur. Car quand on prête, on ne le fait pas à la légère.
Rendez-vous donc en salle de lecture pour consulter « nos » documents qui ne sont pas prêtés, et sur nos réseaux sociaux pour suivre ceux qui ont été autorisés à s’échapper (temporairement) !
Parfois, quand on a la chance d’exercer un métier qui nous plaît, il arrive qu’on laisse déborder un peu la vie professionnelle sur la vie personnelle : on trouve l’idée de notre article d’Arcanes sous la douche, avant de partir au bureau ; quand on visite en famille des lieux culturels incontournables, on se demande si on ne pourrait pas s’en inspirer pour notre propre service ; et quand on joue à des jeux de société entre amis, on ne peut s’empêcher de penser en créer une adaptation pédagogique pour les Journées du patrimoine. Bref, cela peut vite devenir une obsession… à l’instar du Chapelier fou.
Sachez toutefois que, pour ce qui est de « techniquement » travailler du chapeau, il existe des archives (ou plus exactement des objets) qui en témoignent sans le moindre doute : voyez le fonds 55Z, celui de la Chapellerie Brosson. Donné aux Archives de Toulouse en 2007, il comporte une dizaine de fers à repasser les chapeaux, d’outils en métal ou en bois destinés à en aplatir les bords, et d’autres encore servant à en modeler la forme. Ronds, melons ou claques, à vous de choisir !
Car porter un chapeau nous place au-dessus du lot. C’est un symbole de pouvoir. Le roi Louis XI est ainsi souvent représenté comme « l’homme au chapeau constellé de médailles pieuses », et le chapeau cardinalice de l’ancien archevêque de Toulouse, Mgr Saliège, est l’un des trésors du musée du Vieux-Toulouse. C’est aussi un signe de reconnaissance fort, au point de devenir véritable toponyme : bienvenue rue du Chapeau-Rouge ! C’est enfin un synonyme d’élégance, parfois galvaudé mais jamais égalé.
Alors, portons fièrement nos couvre-chefs car, c’est bien connu, tout est plus beau avec un chapeau !
Les fans inconditionnels de Danse lascive (version québécoise) auront certainement reconnu le clin d’œil caché dans le titre de cet article… mais pour les autres, rassurez-vous : c’est bien d’Arcanes dont nous allons parler et non de critique chorégraphico-cinématographique. Cela étant dit, savez-vous ce que devient votre lettre d’information préférée une fois le mois terminé (si vous l’ignorez, vous n’irez pas au coin, promis) ?
Eh bien sachez qu’elle ne disparaît pas, auto-détruite comme la bande magnétique d’une célèbre série américaine… Non, les différents articles qui la composent se recyclent, se rangent et se retrouvent dans les pages de notre site internet : ils sont accessibles, du plus récent au plus ancien, regroupés au sein des rubriques auxquelles ils appartiennent (Dans les arcanes, Zoom, Dans les fonds, Les coulisses, Dans ma rue, Sous les pavés, En ligne). Vous pouvez donc les relire à votre guise pour v(n)otre plus grand plaisir et flâner en ligne au gré des différentes thématiques déjà abordées. Cela vous en bouche un coin, non ?
De plus, depuis quelques semaines, nous tentons de lui donner une seconde vie : elle qui avait été conçue comme une lettre exclusivement électronique, voilà que nous la mettons à disposition, dans notre salle de lecture, en version papier ! Si, je vous assure, pour être feuilletée nonchalamment en attendant la communication d’un document, ou emportée pour être lue plus tard, confortablement installé dans un recoin paisible.
Vous savez désormais que le nouveau numéro d’Arcanes est disponible, et sous plusieurs formes : alors, à vous de choisir comment le savourer !
Il était une fois une petite fille qui aimait l’histoire. En grandissant, elle s’aperçut, à sa grande stupéfaction, que sa passion n’était pas universellement partagée et que l’enseigner ne serait donc pas son métier. Car elle était curieuse et, il faut l’avouer, obstinée, mais elle manquait de patience. Elle décida donc que quand elle serait grande, elle serait archiviste.
Ce qu’elle fit. Elle classa des fonds, elle décrivit des documents, elle les communiqua au public et fit en sorte qu’ils soient protégés le mieux possible. Elle expliqua aussi en quoi consistait son métier à celles et ceux qui le lui demandaient. Et puis un jour, elle bascula du côté obscur…
Ce qui la motivait profondément, c’était de faire le lien entre sa communauté, très spécialisée et parfois méconnue, et ceux pour lesquels cette même communauté œuvrait au quotidien : le public. Et pour ce faire, elle essaya d’améliorer les outils dont elle disposait afin de faciliter la consultation des ressources proposées en ligne, pour tous. C’est ainsi qu’elle se construisit un « bac à sable ».
Ce fut l’espace dans lequel elle testa ses idées (ou celles des autres), fabriqua des prototypes, rencontra quelques échecs mais aussi quelques belles réussites. Cela lui permit d’apprendre beaucoup, sans que ses erreurs impactent le travail de ses collègues. Une salle d’entraînement sur mesure, qui lui garantissait à la fois une grande liberté et un filet de sécurité.
Aujourd’hui encore, elle hante régulièrement ce lieu virtuel, dans lequel elle échafaude des projets toujours plus complexes. S’arrêtera-t-elle un jour ? Nous ne le saurons certainement jamais… mais nous espérons au moins que son travail aura facilité votre navigation.
Ou comment trouver le lien entre une maternité toulousaine et une goélette brestoise...
Ce qui, au premier abord, ne semble pas évident, je vous l'accorde.
Ni mission commune : rien de plus éloigné en effet que la mise au monde des enfants et la pêche à la morue paimpolaise ; ni construction commune : l'architecte Pierre Riboulet (né en 1928) n'avait pas quatre ans au moment de la mise à l'eau par les Chantiers navals de Normandie à Fécamp du glorieux bâtiment-école de la Marine nationale ; il était donc encore très loin de songer au futur hôpital de la mère et de l'enfant du CHU de Purpan, qu'il achèverait en 2001.
Alors ? La « faute » en revient à la belle Paule de Viguier.
C'est François 1er, en visite à Toulouse en 1533, qui, après avoir reçu les clefs de la ville de ses mains et charmé par sa grâce, donna à la jeune fille le nom de « la Belle Paule » (en occitan Bella Paula, prononcé Bella Paoula). D'ailleurs, sa beauté impressionna tant les Toulousains qu'ils obtinrent des Capitouls qu'elle se montre à sa fenêtre deux fois par semaine. Une scène que le peintre Henri Rachou immortalisa en 1892 dans la Salle des Illustres du Capitole…
Une fois n'est pas coutume, nous ne sommes pas en retard cette année. C'est donc avec un immense plaisir que nous vous annonçons fièrement la mise en ligne sur notre base de données des actes de naissance de 1920 ! Tadam.
En revanche, pour les mariages et les décès, il faudra encore patienter un peu…
Alors, pour vous aider à tenir le coup, voici une petite sélection d'ouvrages de notre bibliothèque qui intéressera sûrement les mordus d'arbres généalogiques et autres chercheurs de rejetons en tout genre :
• Généalogie | • Dynasties et noblesse |
• Histoire des familles | • Histoire généalogique de la noblesse |
Et si vous en voulez encore, la Bibliothèque nationale de France (aussi connue sous le petit nom de « BnF ») vous propose d'accéder sur Gallica à ses propres Ressources généalogiques numérisées. (Petit rappel : pour les nôtres, c'est ici).
Bonnes recherches !
Pour terminer l’année en beauté (et attaquer les repas de fête…), pourquoi ne pas tromper l’ennui et soupirer à son aise de joie, de frustration, d’exultation ou de colère (car oui, quand on perd, c’est moche) en vous essayant au dernier jeu concocté par les Archives ? Alors, sous un tonnerre de caquètements à faire pâlir leurs cousines romaines, et largement inspiré par les Archives municipales et communautaires d’Orléans, voici :
► Le jeu des oies du Capitole !
Brest | Lille | Lyon | Orléans | Strasbourg |
Aube | Aude | Bouches-du-Rhône | Calvados | Manche |
19 novembre | 20 novembre | 21 novembre | 22 novembre | 23 novembre | 24 novembre |
25 novembre | 26 novembre | 27 novembre | 28 novembre | 29 novembre | 30 novembre |
1er décembre | 2 décembre | 3 décembre | 4 décembre | 5 décembre | 6 décembre |
7 décembre | 8 décembre | 9 décembre | 10 décembre | 11 décembre | 12 décembre |
13 décembre | 14 décembre | 15 décembre | 16 décembre | 17 décembre | 18 décembre |
19 décembre | 20 décembre | 21 décembre | 22 décembre | 23 décembre | 24 décembre |
25 décembre |
Comme vous le savez peut-être déjà, les Archives municipales disposent d'un service éducatif, chargé notamment de la médiation culturelle à destination des professeurs et de leurs élèves. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'il propose également en ligne de nombreuses ressources pédagogiques accessibles à tous.
L'équipe a en effet beaucoup travaillé cette année à réorganiser sa rubrique sur notre site Internet, pour mettre en avant la richesse et la diversité de ses contenus, élaborés dans le cadre de l'éducation artistique et culturelle, mais aussi pour en faciliter l'accès.
Ainsi, en écho au dispositif « nation apprenante », vous pouvez désormais embrasser d'un seul coup d'œil la liste des randonnées urbaines organisées, des expositions itinérantes à emprunter, des ateliers mis en place ou des visites et stages proposés.
De quoi faire allègrement le plein de connaissances, sans le moindre excédent de bagages…
Les vacances approchent et vous ne rêvez déjà plus que de vous prélasser sur la plage, les lunettes de soleil rivées sur l'horizon, votre magazine de jeux dans le sac, vous donnant l'illusion que, peut-être, vous exercerez vos méninges pendant ce repos pourtant bien mérité… Belle idée ! Après les mots croisés et les questions de culture générale, nous avons l'immense privilège de vous proposer ce mois-ci la grille de mots mêlés. À vos stylos !
ARCHITECTES | CONTRE | MAINTIEN | RANGER |
BILLET | COTE | METHODE | RECOLEMENT |
BORDEREAU | CROISSANT | MILITAIRE | RELIGIEUX |
CHRONOLOGIE | DESORDRE | ORDONNANCE | REPERTOIRE |
CLASSER | HIERARCHIE | ORGANISATION | TIERCE |
CONSIGNE | INVENTAIRE | PUBLIC | VRAC |
► Et restez vigilants ! Un message se cache dans les 28 lettres restantes…
En cette période quelque peu troublée, où le temps, qui s'étire plus qu'à l'accoutumée, nous offre la chance de prendre un peu de recul sur le sens de nos métiers, beaucoup d'institutions culturelles ont à cœur d'entretenir le lien qui nous unit au public, et même à le renforcer en proposant de nouvelles approches. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les idées ne manquent pas… et les occasions d'apprendre en s'amusant éclosent à vue d'œil.
Alors, qu'en est-il de notre côté ? Plusieurs options s'offrent à vous :
- Réviser en ligne et accéder à des documents riches d'enseignement ;
- Découvrir une sélection de ressources numériques sélectionnées à votre intention ;
- Suivre des enquêtes dans le Toulouse du XVIIIe siècle, et décrypter les différentes pièces à conviction pour vous forger votre propre opinion ;
- Tester vos connaissances sur les monuments anciens de Toulouse et sur les Archives de Toulouse ;
- Prendre de la hauteur et visiter d'un œil neuf les bâtiments remarquables de la Ville rose ;
- Se détendre en optant pour des coloriages anti-stress.
Et comme nous risquons de disposer encore d'un peu de temps supplémentaire, il n'est pas impossible que de nouvelles ressources viennent encore enrichir notre offre numérique… N'hésitez donc pas à consulter régulièrement notre site : il est plus que jamais à votre entière disposition.
Aux Archives, on s’intéresse à tout, ou presque. Et quelque part, c’est une chance : cela nous permet de varier les sujets et les thèmes de nos billets mensuels…
Ce mois-ci, je vous propose de nous intéresser à l’argent, non pas au métal, mais bien à ce qui se trouve (peut-être) dans notre porte-monnaie. C’est un sujet de circonstance, un mois avant la déclaration d’impôts ; il y a même des séries télévisées à succès ou des films qui s’en inspirent… mais n’essayez pas pour autant, si la folie ou la nécessité vous en prend, de venir nous braquer : nos ressources, certes inestimables, sont purement documentaires, et vous en seriez alors pour vos frais...
Donc reprenons. Pour prendre vos marques, rien ne vaut une petite bibliographie thématique introductive. Vous constaterez ainsi que, loin d’avoir une valeur purement nominale (côté pile), la pièce de monnaie peut aussi faire volte-face et l’on dit même qu’elle aurait causé la perte de personnes au profil trop bien dessiné… Mais ce qui importe davantage, c’est d’approfondir votre recherche en questionnant les sources, du 18e ou du 20e siècle, et de constater que les malversations financières, qui ne datent pas d’hier, ont finalement toujours été une préoccupation majeure de l’administration fiscale.
Alors n’hésitez pas à consulter notre base de données : vous y trouverez sûrement de nombreuses autres ressources à exploiter !
Toulouse, terre d'envol : voilà qui n'est plus à démontrer depuis longtemps. Il y a même, depuis l'année dernière, un espace muséographique tout entier dédié à cette spécificité toulousaine. Un peu comme le rugby ou le cassoulet, l'aéronautique participe aussi à façonner l'identité de la Ville rose.
Elle rentre donc pleinement dans le champ d'action des veilleurs que nous sommes : indexations particulières, dossiers documentaires, bibliographies ciblées… tout est mis en œuvre pour retrouver et valoriser les informations (nous l'espérons, utiles) relatives à ce domaine.
Il s'agit pour nous de vous aider à trouver ce que vous cherchez, en vous proposant des outils efficaces et pertinents, adaptés à vos besoins. Parfois, au milieu de la masse d'informations à traiter, il peut nous arriver de manquer de recul ou d'être contraints par des limites techniques. Mais nous essayons toujours de nous améliorer. Alors n'hésitez pas à nous faire part de vos idées et/ou suggestions : nous n'arriverons peut-être pas à toutes les mettre en œuvre, mais nos échanges contribueront à coup sûr à rendre nos propositions encore meilleures.
En ce début du mois de mars, le printemps est à nos portes : avec lui, c'est le retour du beau temps, des jours qui rallongent, des petites pauses en terrasses et… des stagiaires avides de découvertes et d'aventure !
Plus ou moins jeune (mais tout cela se joue dans la tête…), l'apprenti archiviste / documentaliste / professeur / chercheur, est un public exigeant : une simple visite des locaux ne lui suffit pas, il a besoin de contenu, d'histoire(s), de concret, d'anecdotes. Selon son profil et ses objectifs, il peut passer avec nous plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Bref, il intègre une équipe. Il est là pour apprendre, et souvent, nous aussi, peut-être même plus qu'on ne l'aurait imaginé...
C'est un moment d'échange, de transmission, de passage de relais. Et sa trace est précieusement conservée dans nos collections. Parfois, il y a même des stages qui donnent envie de revenir… et c'est ainsi que d'anciens stagiaires deviennent des collègues. Devenus à leur tour maîtres de stage, ils perpétuent alors la tradition qui les a formés et dont ils sont désormais les dépositaires.
Que la Force soit avec eux.
Tout au long des siècles, les femmes se voient proposer des chemins de féminité bien définis, dont elles ne dévient que rarement : du modèle suprême, mais inaccessible, de la Vierge Marie qui indique à la femme qu'elle doit souffrir sans souffler mot, au contre-modèle de l'Ève tentatrice dont la soif de connaissances, donc de nouvelles voies défendues, s'avère destructrice, les femmes médiévales n'ont que peu de voies qui leur sont proposées. Pourtant, elles ne sont pas enfermées : elles concentrent même une très grande partie des tâches quotidiennes du travail dont vit le ménage – travail paysan, commercial, de représentation sociale dans les plus hautes sphères.
Tout au long de l'époque moderne, leurs droits, moins sous l'influence de la législation ecclésiastique que sous l'encadrement monarchique, se réduisent comme peau de chagrin : les pouvoirs civils s'éveillent et souhaitent encadrer la cellule familiale qui, dès le 19e avec son bien misogyne code civil napoléonien, est fêtée comme le fondement naturel et irremplaçable de la société.
Les voies des femmes sont donc, en théorie, peu glorieuses et leurs voix peu entendues : mais il ne faut pas déduire de ce silence – littéraire, scientifique, politique, mais aussi archivistique – une absence des femmes dans la dynamique sociétale. Les hommes et pouvoirs tendent certes à définir et circonscrire toujours au plus près leurs places, mais elles ont toujours été des moteurs fondamentaux de l'économie, des réseaux de sociabilités culturels, scientifiques et politiques ou tout simplement de la démographie française.
Les premières féministes (on pourrait en ancrer les origines dans ces femmes de pouvoir que sont les Catherine de Médicis, les Madame de Pompadour ou les Ada Lovelace, mais est-ce bien représentatif ?) ne sont donc pas des femmes qui briseraient enfin les carcans et rendraient aux femmes leurs voix : elles s'approprient en fait de nouveaux moyens d'expression, ceux qui étaient considérés comme typiquement masculins.
En effet, c'est par le recours à la presse, à la radio, à la manifestation, aux procédures judiciaires, aux revendications politiques qu'elles érigent une nouvelle voie, mais pour traiter de sujets nouveaux, qui leur sont propres et qui n'avaient jamais eu autant de visibilité dans la sphère publique. Et comme ces sujets nouveaux doivent être traités de manière nouvelle, elles se réunissent, par exemple, à Toulouse dès le début des années 1970, dans un local, rue des Blanchers, puis au fameux 19 rue des Couteliers. Elles fondent leurs propre journal, La Lune Rousse, leur propre Radio Mille et Une, leur propre festival de cinéma, leurs propres revendications politiques (locales, internationales comme internationales), médicales et culturelles. Cette voie nouvelle peut maintenant nous paraître loin : aujourd'hui accomplie pour certains, menacée pour d'autres. Un recul historique de quelques décennies, que nos amis médiévistes et modernistes jugeront bien insuffisant, nous offre tout de même le début d'un regard historique. Le fonds d'archives de la branche toulousaine du MLF, s'étendant de 1970 aux années 2000, vient d'être versé, sous forme de don définitif, aux Archives municipales de Toulouse. Elles sont désormais classées et consultables dans la série 111Z : n'hésitez pas à les faire vivre et à rencontrer les voix/voies de femmes surprenantes.
L'essentiel (panem) ayant désormais été assuré par les billets qui précèdent, je puis en toute liberté passer à un tout autre thème (circences) sans que ce hors-sujet ne choque personne.
Les jeux nombreux de dés ou de cartes d'Ancien Régime ? Bien trop compliqués pour nous désormais. Si le cul-de-chouette n'en fait pas partie, il y a toujours le pharaon, le biscambille, l'hombre, le lansquenet etc., où seuls les spécialistes de la crapette modernes sauraient peut-être s'en sortir. Délaissons aussi les jeux d'intérieur, comme le billard ou le jeu de paume.
Les jeux d'eau ayant déjà été évoqués dans le numéro d'Arcanes qui précède, passons aux jeux d'air. Tenez, celui qui consiste à projeter dans les airs au moyen d'une fronde tout projectile solide (mais non explosif toutefois). Eh oui, c'est le retour de la bonne vieille campe.
Ces plaisirs de la jeunesse attirent régulièrement des dizaines, voire centaines de joueurs, font les délices des chirurgiens qui doivent ensuite soigner et remettre sur pied les nombreuses victimes (autant les spectateurs que les participants). Les capitouls verbalisent, réglementent et croient pouvoir museler, éradiquer même ce sport local. Ah les naïfs : la fronde est certainement la première arme de jet de l'histoire (pensez aux guerriers Baléares dans Salammbô) et si les CRS courent la campagne avec des boucliers, c'est bien que les « campeurs » modernes resurgissent toujours.
Mais ne croyez pas que les jeux de plein air sous l'Ancien Régime étaient uniquement composés d'activités violentes : on avait le petit palet, le jeu de mail, les quilles, tous si délassants et bien innocents.
Enfin, on trouve encore « la course du mouton »*, ou « courir le mouton », dont nous reparlerons certainement sous peu, une sorte de grande fête populaire ouverte à tous où devaient se mêler les rires et les cris d'encouragement, adressés tant aux participants qu'au mouton galopant.
* une bergère qui m'est très chère m'assure que l'activité est intense, particulièrement lorsque le parcours est ponctué d'obstacles (ici sous forme de besals).
Les petites filles sont prévenues ! À Toulouse, on ne joue pas avec l'eau des fontaines : impossible de songer aller s'y rafraîchir, encore moins y barboter ou s'asperger dans de grands éclats de rire.
En août 1772, la petite Catherine Lacoste, « âgée de douze ans, étant allée pour boire de l'eau à la fontaine de la place de S[ain]t-Étienne avec d'autres enfants de son âge » (FF816/6, procédure #140, du 12 août 1772) se fait tellement malmener par une domestique pressée de remplir son cruchon qu'elle est désormais alitée et qu'on dit qu'elle crache du sang caillé et des excréments par la bouche et qu'elle sera irrémédiablement estropiée à vie.
Faisons un bond jusqu'en 1782. Miracle, la ville vient de se doter d'une deuxième fontaine qui, comble du luxe, semble couler régulièrement, ce qui n'est pas toujours le cas de celle de la place Saint-Étienne.
Prévoyants, les capitouls vont même jusqu'à créer un poste de garde à bandoulière, particulièrement chargé de veiller au respect des ordonnances (celle du 15 juin interdit entre autres choses qu'on y fasse lessive ou que l'on vienne y laver sa salade) et celui-ci tient les enfants à l'œil.
En particulier le petit Bernardet (15 ans), fils de l'aubergiste du Saint-François, qui s'amuse à laisser les robinets ouverts. Rien à faire : le commis avec sa belle bandoulière a beau le mettre en garde, le jeune garçon fait sa forte tête, grimpe sur la vasque, asperge les alentours, tiraille les cheveux du commis, qui est obligé de reculer et d'appeler la main-forte à sa rescousse. Pire encore, le chenapan répète « à plusieurs reprises qu'il vouloit y chier dedans », puis prend la fuite sans attendre l'arrivée du guet (FF826/5, procédure #087, du 27 juillet 1782).
Sauf que voilà, si encore il n'y avait que les enfants à surveiller !
En juin de la même année, le garde Jérôme interpelle un « monsieur » qui s'est avisé de monter sur la margelle pour rincer un verre. Sommé de descendre, l'homme résiste, et notre garde à bandoulière ne trouve d'autre ressource que celle d'asperger le contrevenant*. Évidemment, le « monsieur » rétorque par des insultes, bientôt soutenu par son épouse et tout le voisinage (FF826/3, procédure #064, du 21 juin 1782).
* ce qui soulève une épineuse question de Droit : un garde a-t-il le droit d'asperger un quidam alors qu'il est chargé d'empêcher les particuliers de s'asperger entre eux...