Le 18 août 1919, le Conseil général décide la création d’un monument aux morts de la Haute-Garonne.
Ce monument doit être « une glorification des soldats du Midi ». L’architecte Léon Jaussely est chargé de coordonner le travail et de concevoir la partie architecturale.
L’attribution des morceaux de sculpture est, elle, soumise à une véritable bataille entre les partisans d’un concours et les partisans d’une commande. Ces derniers souhaiteraient voir réaliser le monument par le sculpteur montalbanais Antoine Bourdelle, artiste de renommée internationale.
La presse se fait l’écho de cette querelle qui devient une lutte idéologique entre les partisans d’un art moderne et innovant incarné par Bourdelle et les partisans d’un art traditionnel et officiel, tourné vers le passé qui s’incarnerait dans le résultat du concours.
La question est réglée par le Conseil général le 2 octobre 1920. Un concours est « ouvert à tous les artistes français, architectes, sculpteurs, se rattachant par leur éducation à la région toulousaine et à son école des Beaux-Arts ».
Trois sculpteurs sont désignés à l’issue du concours : Camille Raynaud est chargé du principal morceau de sculpture des deux hauts-reliefs* intérieurs, André Abbal de la frise* de la face principale et du côté droit tandis que Henri-Raphaël Moncassin doit réaliser la frise* de la face postérieure et du côté gauche. Les sculpteurs sont libres de traiter le thème de la glorification des combattants de la Haute-Garonne comme ils le souhaitent.
En accord avec la Ville qui lui cède l’emplacement, il est décidé que le monument sera érigé au commencement des allées François-Verdier, non loin de la préfecture qui abrite à cette époque le Conseil général.
Le monument bénéficiera ainsi d’une situation exceptionnelle au milieu d’un carrefour très passant et de la belle perspective des allées plantées d’arbres.
L’exécution du monument prend du temps : il n’est véritablement terminé qu’en 1931 et ne sera jamais inauguré, contrairement à ce qu’indique l’inscription mentionnant une inauguration en 1928.