Dans les bas-fonds
Variations autour des procédures criminelles des capitouls de 1670 à 1790
Destinés à tous, étudiants, chercheurs, curieux, actifs, inactifs, passifs ou agités, les dossiers des Bas-Fonds sont à télécharger, à lire et à relire sans modération.
Chaque dossier est composé d'un article sur la thématique choisie, suivi du fac-similé intégral d'une procédure criminelle qui l'illustre.
Un nouveau numéro verra le jour avec l'automne. Il nous plongera dans les vols de bétail sous l'Ancien Régime. On pourra y découvrir les modes opératoires des voleurs, les routes et chemins de traverse pour acheminer les bêtes en toute discrétion jusqu'aux revendeurs. Et d'un autre côté on verra que les propriétaires des veaux, vaches ou cochons savent réagir devant l'adversité, et on admirera les stratégies qu'ils mettent en place afin de retrouver leurs animaux avant qu'il ne soit trop tard.
Pis que pendre
n° 43 - mai 2022
« Tu sera pendu » – « Je veux être ton bourreau, tu ne mourras que de ma main » – « Visage de galérien » – « Elle a été fouettée et bannie par le bourreau de Limoges »
Sous l'Ancien Régime, la liste des insultes et des menaces destinées à mortifier son adversaire est bien souvent à l’image des termes et des peines décernées par la justice. Et lorsque le public s’en empare, en use et abuse, cela donne lieu à de terribles joutes verbales (et plus si affinités) suivies de savoureux procès en diffamation.
Mais il arrive aussi quelquefois que la pique fasse mouche, que celle ou celui visé ait effectivement été puni par la justice ou qu’il ait eu un parent pendu puis exposé aux fourches patibulaires. Ces derniers cas nous permettent alors d’entrapercevoir une mémoire toujours vive, prête à ressurgir et resservir pour blesser et humilier – quelquefois même plusieurs décennies plus tard.
téléchargez ici le dossier consacré aux menaces liées à de réels châtiments de justice
L'arme du crime, acte cinq - le fer et le feu
n° 42 - juin 2019
Pour clore cette série sur l'arme du crime, il fallait bien laisser la part belle aux armes de mort et de désolation que sont l'épée et le sabre, le fusil et le pistolet.
Mais voilà, nous avons tenu à les présenter sous un angle bien différent de celui attendu.
Nous verrons en effet que l'épée toulousaine n'était guère solide et qu'elle se brisait souvent sur l'échine d'un adversaire que l'on rossait avec le plat de l'arme.
Quant au pistolet, ce n'est plus reluisant : il faisait faux-feu une fois sur deux et, quand il n'était pas sujet à des ratées, les plombs ou balles se perdaient plus souvent dans le ciel toulousain que dans les chairs de celui ou celle que l'on avait l'intention d'occire.
Pour ne pas trop décevoir certains, une annexe liste tout de même une sélection de cas où ces armes ont brillamment fait leur office, sans laisser la moindre chance à leurs victimes.
téléchargez ici le dossier consacré à l'épée et au pistolet
L'arme du crime, acte quatre - l'art de sabler
n° 41 - mai 2019
Qu'une anguille et une poignée de sable fassent bon ménage ensemble ne choque personne.
En revanche, qui eut pensé que cette même anguille et ce sable eussent fait bonne figure dans l'arsenal d'un meurtrier ?
Oui, l'anguille est (était) une arme. Mais, attention, elle demande une préparation particulière : il faut en conserver la peau – uniquement, avant d'y insérer du sable, voire de la terre. Et vous voilà une matraque molle entre les mains, un matraque capable de faire frémir les plus gaillards.
On dit que ceux qui en subissent les coups « se font sabler ». Et, si ces derniers ne présentent aucune blessure visible, leurs lésions internes en sont souvent irréversibles et ils ne s'en relèvent généralement pas. Alors gare à l'anguillade !
téléchargez ici le dossier consacré à l'anguille comme arme du crime
L'arme du crime, acte trois - l'âge du bois
n° 40 - avril 2019
Lorsqu'en 1767, madame Baup traite sa fille de service « de drôlesse et lui dit que si elle étoit sa fille elle lui donneroit cent coups de bâtons », se doute-t-elle déjà que le lendemain la malheureuse domestique se ferait effectivement rosser à coups de canne par le précepteur des enfants de la famille ?
Le bâton et la canne se révèlent être les armes les plus courantes et commodes pour agresser, corriger et se défendre.
La canne s'impose en ville alors que le bâton règne sans partage dans les faubourgs et surtout la campagne. Quant à la toucadoure des charretiers, elle se trouve partout où les mènent leurs convois, que ce soit dans les embarras des rues ou au bord des chemins.
Le bâton se décline aussi en de nombreuses variantes, pas toujours aisées à définir précisément. Mais peu importe, en fin de compte, qu'il s'agisse de triques ou de tricots, de barres ou de bûches, l'important reste toujours de rosser son adversaire.
Cannes et bâtons sont aussi souvent brandis comme de terribles menaces : l'évoquer simplement, voire l'agiter devant un adversaire suffit à le faire trembler. Et, si toutefois il n'en a cure... gare au retour de bâton !
téléchargez ici le dossier consacré au bâton et à la canne
L'arme du crime, acte second - martel en tête
n° 39 - mars 2019
Loin de la mythologie scandinave ou des prouesses guerrières des anciens, le marteau a retrouvé un rang d'outil pacifique.
Dans les ateliers toulousains de l'Ancien Régime, il frappe et façonne le métal, il sert à enfoncer les clous et les coins, à attendrir le cuir.
Pourtant, lorsque la menace point et qu'un danger se fait sentir, lorsque la colère gagne, le marteau retrouve soudain un peu de son lustre d'antan et sert d'abord à menacer l'adversaire.
Malheur à lui si l'outil redevenu arme n'est pas seulement brandi mais qu'il se met à frapper réellement. Le moindre coup se révèle alors potentiellement fatal et les crânes ne résistent pas souvent à la violence du choc.
Lointain cousin du marteau, le maillet du jeu de mail s'invite lui aussi à la fête et peut se montrer un formidable instrument de terreur entre les mains des mauvais perdants ou des joueurs trop sanguins.
téléchargez ici le dossier sur le marteau comme arme du crime
L'arme du crime, acte premier
n° 38 - février 2019
Dans un premier volet – d'une série de cinq consacrée à l'arme du crime, il convient de prime abord de faire un état sommaire des armes, outils ou ustensiles, mais encore des objets et matériaux les plus divers au service de la violence à la fin de l'Ancien Régime.
Qu'utilise-t-on pour menacer, puis pour frapper son adversaire ? Les armes sont-elles les mêmes dans les rues de la ville, que dans les vertes prairies de son gardiage ou en bord de Garonne ?
La richesse des sources nous a aussi permis d'aller à la rencontre de nombreuses femmes « armées ». Quelques pages leurs sont exclusivement consacrées, nous laissant en contemplation devant toutes celles qui s'équipent lorsqu'elles veulent corriger une voisine ou tenir tête à un homme – et le rosser comme il se doit.
téléchargez ici le dossier sur l'état des lieux des armes du crime
Par le trou de la serrure
n° 37 - janvier 2019
En 1702, lorsque Barthélemy Rech qui était tapi entre deux lits de sa chambre, surgit soudain, sabres aux poings, sa femme, l'amant et une jeune participante à la fête s'égaient prestement et fuient le bras vengeur du mari cocu. Certes, peu d'entre nous se sont jamais cachés sous un lit pour surprendre une épouse ou un mari adultère ; mais, qui n'a jamais écouté discrètement aux portes et qui n'a jamais observé une scène quelconque, dissimulé derrière un rideau.
Les procédures criminelles nous entraînent nécessairement dans un monde où les langues se délient, où les gestes et pratiques des uns sont scrutés par les autres, et où, lorsque l'on est assigné comme témoin, l'on n'hésite plus à avouer sans vergogne que l'on a épié ce voisin depuis sa fenêtre, mais encore à travers les fentes et trous des cloisons ou du plancher. D'autres accordent même volontiers avoir eux-mêmes ménagé ces observatoires de fortune.
Sans but avéré ni plan annoncé, ce dossier nous entraîne dans une intimité réelle ou supposée et (r)éveille en nous des penchants voyeurs que la morale réprouverait s'ils n'étaient présentés sous le sceau de la recherche historique.
téléchargez ici le dossier consacré à ceux qui épient, espionnent ou reluquent
Premiers soins et derniers secours
n° 36 - décembre 2018
Qu'il s'agisse d'un simple accident ou d'une agression provoquée par un tiers, peu de blessés et victimes sont retrouvés par les magistrats, gisant encore sur le lieu précis de l'incident. Quant aux corps morts, lorsque la justice arrive enfin, il n'est pas rare qu'elle constate que le cadavre ait déjà été déplacé.
Il faut donc nécessairement que ces personnes aient trouvé quelque force afin de rejoindre un asile ou bien qu'elles aient été secourues par quelque âme charitable.
Ce sont bien ces âmes charitables que nous allons nous efforcer de suivre dans le présent dossier. Des individus dont les archives n'ont pas toujours conservé les noms, des passants émus de pitié, probablement démunis devant la douleur ou les plaies béantes de celui ou celle qui se trouve sur leurs pas, mais qui improvisent et tentent par quelques gestes à apaiser, à rassurer, voire à sauver.
Si les fomentations à l'eau de vie et les bandages de fortune restent l'essentiel des soins avant que l'on transporte les blessés chez un chirurgien, on découvrira que certains de ces infirmiers improvisés maîtrisent parfaitement les premiers soins. Le rôle des femmes sera aussi évoqué, car ces dernières apparaissent clairement comme étant bien plus réactives et habiles que les hommes dans de tels moments dictés par l'urgence.
Enfin, une petite partie sera aussi consacrée aux secours spirituels administrés aux mourants ou à ceux... déjà morts !
téléchargez ici le dossier complet sur les premiers soins
Les pigeons de la discorde
n° 35 - novembre 2018
On pourrait se demander ce que viennent faire les pigeons au milieu de très sérieuses procédures criminelles.
Le volatile est pourtant souvent au cœur de nombre d'affaires car, ne l'oublions pas, il est avant tout élevé pour sa chair. Dès lors, le pigeon en devient un objet de convoitise : on va le voler dans son panier ou le piéger près du pigeonnier.
Mais le pigeon est aussi une source de nuisances, et le voisinage n'apprécie guère les raids dévastateurs dans les champs ni les déjections incontrôlées de l'animal. Quelques coups de fusils peuvent certes régler le problème, mais surtout en créer de nouveaux avec le propriétaire des pigeons.
Enfin, sous l'Ancien Régime, le pigeon reste un formidable appât ; en effet, qui saurait résister à un pigeon à la broche ? Les jeunes filles naïves s'y laissent prendre, pour se retrouver ensuite dans des situations scabreuses.
téléchargez ici le dossier complet sur les pigeons
Pris au corps : l'arrestation
n° 34 - octobre 2018
Au nom du roi, je vous arrête !
Ainsi s'exprime le comte de Rochefort lorsqu'il veut appréhender d'Artagnan. Mais ces paroles et les gestes qui sont décrits dans le célèbre roman d'Alexandre Dumas font-ils écho à une réalité ? Reflètent-ils vraiment la pratique de l'arrestation ?
En s'appuyant sur de nombreux cas d'arrestations conduites à Toulouse et dans ses environs, ce dossier s'intéresse aux différents acteurs des captures, aux techniques mises en place afin d'approcher discrètement les accusés, aux moyens disponibles pour les appréhender et les restreindre, puis les mener en prison en toute sécurité.
Qu'il s'agisse d'arrestations faites en flagrant-délit ou de celles ordonnées par les capitouls au moyen d'un décret de prise de corps, ces opérations donnent évidemment lieu à des actes de résistance, d'abord de la part du prisonnier qui s'y refuse, puis des badauds lorsqu'ils prennent le parti de « la victime » qu'on veut emmener. Et là : malheur au guet ou à l'huissier, qui deviennent à leur tour une proie pour la foule déchaînée.
téléchargez ici le dossier complet sur l'arrestation
La grande évasion
n° 33 - septembre 2018
Au gré d'une cinquantaine d'évasions des prisons de l'hôtel de ville, réussies ou pas, nous suivrons dans leur quête de liberté tant les prisonniers civils (pour dettes) que criminels (délits divers et crimes), ceux mis aux fers, que ceux qui jouissent d'une semi liberté dans les prisons.
La plupart y sont poussés par le désespoir, la misère et l'ennui, certains s'y engagent à la lueur d'une opportunité inespérée.
À chacun sa méthode : on y trouvera autant de cas où la ruse prime, que de ceux où un peu de brusquerie et des accès de violence s'avèrent nécessaires.
À chacun ses outils, et rien ne semble résister à la volonté et l'ingéniosité des uns et des autres : avec une simple cheville de fer, des brèches s'ouvrent dans les murs, les couteaux-scie font céder planchers et plafonds, les cordes et draps noués permettent de jouer les filles de l'air.
À chacun sa voie : les plus agiles sautent de toits en toits, et les plus désespérés s'engagent dans les conduits des latrines, avec souvent une issue qui leur est fatale !
Enfin, si les évasions ne sont généralement pas quotidiennes, nous verrons pourtant que l'année 1766 fut particulièrement faste pour les candidats à la liberté des prisons de la ville, mais aussi ceux enfermés au sénéchal, sans oublier les 41 évadés de la conciergerie (prisons du parlement).
évadez-vous et téléchargez ici le dossier sur les évasions des prisons
Le cordonnier, la femme et son amant
n° 32 - août 2018
Tout commence par quelques frôlements entre une femme mariée et son vague cousin par alliance. Une punaise qui se promène sur la peau de l'être désiré et que l'on enlève délicatement... Il n'en faut pas plus pour cet épouillage sensuel amène à un premier baiser.
Mais le mari veille au grain, et le soupirant est vite chassé de la maison. Qu'importe, ceux qui se considèrent désormais comme des amants vont comploter pour éloigner le gêneur et profiter de cette absence provoquée pour s'embarquer sur le canal royal, non sans omettre d'emporter tout le mobilier et les effets qui se trouvent dans la maison.
Or, le mari ne l'entend pas de cette oreille ! Tel un fin limier, il remue ciel et terre, questionne autour de lui les portefaix, les bateliers, les rouliers. Rapidement, il parvient à retrouver la trace des fugueurs, ce qui l'emmène jusqu'à Toulouse où il les surprend finalement au lit et les fait arrêter incontinent.
La ténacité du mari aura porté ses fruits : François Valette pourra s'en retourner à Carcassonne avec la satisfaction d'avoir récupéré ses meubles ; quant à son épouse, il n'en n'a plus que faire : elle sera enfermée au quartier des femmes débauchées de l'hôpital de la Grave pour y faire pénitence !
téléchargez ici la procédure criminelle de l'été (août)
Le mari vertueux et la souillon de cabaret
n° 31 - juillet 2018
Une servante d'auberge engrossée, et un malheureux commerçant de passage dénoncé comme étant l'auteur de cette faute.
Pensez-vous ! De telles "souillons de cabaret", lubriques par nature, se livrent sans retenue au premier venu et accusent ensuite qui leur chante. Et puis, l'homme est marié, ce qui implique donc qu'il est "vertueux" par nature ; ainsi, il ne peut nullement avoir commis une telle faute.
Sauf que voilà : les capitouls connaissent un peu la vie ; et, lorsqu'ils réalisent que l'homme est descendu dans l'auberge sous un nom d'emprunt, ils ne doutent plus que Castelnau, alias Louis Belaval, soit effectivement l'auteur de cette grossesse. D'autant plus que ce dernier, décidément bien mal avisé, va s'enferrer tout seul en présentant une défense aussi naïve que cocasse, mais surtout déplorable.
Justice sera rendue, certainement au grand étonnement du "vertueux" Belaval.
téléchargez ici la procédure criminelle de l'été (juillet)
Autopsie d'un criminel
n° 30 - juin 2018
Lorsque médecins et chirurgiens on besoin d'un sujet pour conduire leurs expériences ou leurs leçons d'anatomie, quoi de plus indiqué que le corps d'un condamné à mort.
Bien entendu, on choisira un pendu, de préférence à un roué vif, ce dernier étant par nature assez démembré et donc inutilisable.
S'appuyant en majeure partie sur les Mémoires de Pierre Barthès et sur le fonds des procédures criminelles des capitouls, ce dossier nous entraîne entre 1721 et 1786, à la recherche de ces patients malgré eux, à leur mode de sélection (car tous ne sont pas élus) et à leur destination finale : l'Amphithéâtre d'anatomie ou l'université de Médecine.
Ce véritable catalogue des criminels au service de la science sera suivi d'une courte évocation du body snatching, pratique qui consiste à déterrer et voler des cadavres pour des utilisations diverses.
L'annexe, quant-à elle offre la narration d'une mésaventure plaisante : celle d'une vivisection manquée par des étudiants en médecine décidément très facétieux.
Le fac-similé, très court cette fois, présente deux étudiants en médecine venus se plaindre d'avoir été copieusement insultés et menacés par une mère et ses filles, logeant près de l'université. N'ayez crainte, il y a bien un cadavre à proximité...
téléchargez ici le dossier sur la dissection des criminels pendus
In bed with...
n° 29 - mai 2018
Ne croyez pas que l'on fasse ça tous les jours, mais ce mois-ci nous vous invitons à partager notre lit... ! Soyez prévenu, ce sera pour le meilleur comme pour le pire !
On commencera par effleurer le lit dans sa matérialité, il faudra aussi le défaire pour mieux en saisir les composants et les accessoires. Il faudra les compter ces lits : combien dans une même pièce (et dans quelles pièces d'ailleurs ?).
Cela nous amènera naturellement à faire un état de tous ceux qui peuvent se trouver à partager ce même lit au même moment, à nous interroger sur la façon de s'habiller pour aller au lit (ou de se déshabiller).
Évidemment, on se plongera ensuite dans le lit pour des joutes et des ébats joyeux, à deux ou plus encore, avant de sombrer enfin dans un long sommeil réparateur.
Mais c'est aussi un lit de douleur pour le malade ou le blessé que l'on y trouve couché ; avant que les plus infortunés d'entre eux ne gisent sur leur lit... de mort.
Le lit est encore une cachette, pas bien maligne certes, mais on l'a tous fait : tant pour s'y réfugier en cas d'alerte, que pour y receler les objets les plus incongrus.
Bref, partons ensemble à la découverte et à l'assaut des lits toulousains sous l'Ancien Régime !
téléchargez ici le dossier sur le lit et ses occupants
Les charrettes de la mort
n° 28 - avril 2018
Place ! Gare, gare ! Quand les chevaux s'emballent dans les rues, quand les charrettes serrent de trop près les murs des maisons et des boutiques, quand les carrosses filent sur les pavés : malheur au distrait, malheur au piéton !
Se pencher sur les accidents causés par les véhicules roulants ou les montures galopantes, tant dans les rues étroites de la ville que sur les avenues et chemins des faubourgs, permet de se plonger dans les embarras de Toulouse sous l'Ancien Régime.
En se basant sur de nombreux exemples de chocs spectaculaires, de fracas de roues et d'écrasement de membres, ce dossier descend dans la rue pour observer le chaos supposé.
La ville est-elle si dangereuse qu'on voudrait l'imaginer ? Ses rues sont-elles réellement prises d'assaut par un flux incessant de véhicules de toute sorte ? Y a-t-il même une réglementation qui contraigne les conducteurs à observer certains principes de prudence ? Leurs victimes ont-elles des recours en cas d'accident grave ?
Pour clore ce dossier, une annexe présente une sélection de rapports de chirurgiens et d'autopsie qui permet d'examiner et de comparer les types de chocs et les traumatismes relevés sur les corps des victimes.
téléchargez ici le dossier sur les accidents de la circulation
Que recèlent donc ces poches ?
n° 27 - mars 2018
Que pouvait-on trouver dans les poches des gens ?
Des objets essentiels, des papiers utiles, des effets considérés comme intimes ?
Couteaux, lettres, pièces de monnaie, mouchoirs, bouts de ficelle, ... forment alors le début de longues listes que le greffier inscrit scrupuleusement, car le bras de la justice s'étend jusqu'au mort que l'on examine, au suspect que l'on fouille et au vagabond que l'on arrête.
Par l'intermédiaire de la main du magistrat, on étale et on note les possessions exhumées dans les poches des uns des autres.
Peu à peu, on y retrouve une cohérence, on y donne du sens. Mais on peut aussi s'y perdre tant ces éléments nous paraissent quelquefois hétéroclites, comme éloignés des préoccupations quotidiennes.
Mais vouloir s'intéresser au contenu des poches s'avère finalement un exercice périlleux, car cela nous pousse à nous interroger aussi sur l'individualité de personnes muettes à jamais, sur les préoccupations d'une époque désormais révolue, voire plus encore : sur des gestes ébauchés, des pensées perdues et des rêves envolés.
téléchargez ici le dossier sur les poches et leur contenu
Sleeping rough ; à la dure
n° 26 - février 2018
Que la saison s'y prête ou pas, dormir à la dure s'impose souvent au pauvre, au vagabond, au fugueur, à l'ivrogne chancelant et au voyageur.
Que l'on soit trop désargenté pour espérer trouver un lit, un abri ; que l'on soit surpris par la nuit et par les portes de la ville trouvées fermées, on devra se résoudre à passer la nuit au pied d'un arbre, dans un trou ou dans un fossé.
Les plus chanceux dormiront peut-être dans un pailler qui se présente à eux sur leur route. Là, ils pourront faire des rencontres surprenantes : la douceur relative du foin favorise en effet les étreintes d'un soir, à tel point qu'on surveille étroitement ces "nids à débauche".
Sleeping rough nous emmène donc à la rencontre de ceux qui passent leur nuit ou leur vie à errer dans le gardiage ou dans les rues, et qui, quelquefois, s'éteignent dans le froid et dans l'indifférence, sous le regard des seules étoiles.
Enfin, l'annexe jointe au dossier, nous fera découvrir un système de chauffage destiné aux pauvres, aménagé certains hivers rigoureux par les capitouls sur les principales places publiques.
téléchargez ici le dossier sur les nuits à la belle étoile et à la dure