L'image du moi(s)
Chaque mois, petit billet d'humeur et d'humour à partir d'images conservées aux Archives. Forcément décalé !
Qui connaît « Couqui d'Aouta » ?
Non, il ne s'agit pas d'une nouvelle comédie musicale ayant pour thème l'entomophagie. Même si des cookies d'aoûtats pourraient faire saliver certains gastronomes en mal de sensations. En outre, on a déjà vu des comédies musicales avec des arguments plus ténus.
Non, l'origine de ce spectacle au titre fleurant bon l'occitan est à chercher en février 1895.
A cette époque MM. Paul Janot, Edmond Lanave et leur collaborateur César Roux Guy présentaient au Théâtre des Nouveautés un spectacle intitulé « Coucou Revue » mettant en scène des personnages déambulant à travers la Ville Rose, de la place du Capitole au Faubourg Saint-Cyprien avec force danses et chansons. Grand succès, plus de 50 représentations.
L'année suivante ils recommencèrent et ainsi naquit « Couqi d'Aouta » (coquin d'Autan) autour des frasques de ce vent qui fait tourner la tête des Toulousains. On reste tout de même perplexe en apprenant que l'une des scènes principale avait étrangement pour cadre une exposition de pisciculture.
Quel est le mois de l'année où finit l'hiver ?
Qu'est-ce qui est rond, rouge et qui menace la Terre ?
Qui est-ce qui est grand, fort et toujours vénère ?
Quelle est cette créature surgie de l'Enfer ?
Le mois de mars, la planète Mars, le dieu Mars et heu… Mars-tine contre Fantômette ? Pour le dernier je ne suis pas sûr. Peut-être une Batwomen française. Ça ne doit quand même pas être drôle tous les jours d'avoir un serpent autour du cou et du sein droit. Comme quoi, être un super héros peut être parfois super pénible.
Mais il semble que je me sois complètement fourvoyé. Il s'agit d'un personnage du ballet « Abîmes » de Marcel Landowski, sur un argument de Yves Bonnat, créé pour la première fois en France le 18 novembre 1967 au Théâtre du Capitole, racontant les pérégrinations de trois explorateurs dans les entrailles de la Terre à la recherche de la source de vie : l'Eau. Effectivement ça n'a pas grand-chose à voir avec la cousine de Batman, mais convenez que le costume du personnage incarnant « La fatigue (ou la peur) » peut prêter à confusion, ne serait-ce que dans sa dominante rouge. Dominante qui sera aussi mise à l'honneur en ce mois de mars par la Biennale Passage(s) Design, Arts & Transmission en collaboration avec les Archives.
J'aime bien avril. Les jours s'allongent comme s'ils étaient à la plage. C'est comme si l'été, bien qu'il soit encore loin, nous envoyait quelques rayons de soleil pour nous demander d'être patient. Tout serait presque parfait s'il n'y avait le 1er avril.
Ça sert à quoi de faire une journée de la blague alors que l'on baigne dans l'humour et la dérision. A la radio, à la télé et surtout sur Internet nous sommes envahis par les calembours, l'impertinence, le second degré, les « fakes », les « hoax » et j'en passe. Ne faudrait-il pas mieux instituer une journée du sérieux ? Pas de blague pendant un jour. Ça serait dur, mais peut-être salutaire. Ne serait-ce que pour faire dégager les clowns des hôpitaux. Déjà être un enfant malade, ça n'est pas drôle, mais en plus quand Bozo vient te torturer dans ton lit ça devient cauchemardesque.
Plaçons donc ce mois d'avril sous le signe de la gravité. Voici 81 ans la bibliothèque municipale de la rue de Périgord était ouverte au public. Les Archives de la ville y ont d'ailleurs séjourné de 1945 à 1995. Son auteur, Jean Montariol, fut l'architecte de la ville de 1927 à 1949. Il est l'auteur de nombreux autres bâtiments remarquables tels que le parc des sports sur l'île du Ramier, la Bourse du Travail place Saint-Sernin, de nombreuses écoles (Jules-julien, Ernest-Renan, Fabre, Bonhoure, etc.). Il a aussi œuvré pour l'office des HBM (ancêtre des HLM) de Toulouse pour lequelle il a réalisé plusieurs cités dont celle située au début des allées Charles-de-Fitte visible à l'image.
Cette dernière fait partie d'un fonds de 162 photographies achetées par les Archives en 2013 représentant des édifices conçus par Jean Montariol et reproduisant certains de ses plans. Le fonds sera mis en ligne dans le courant de l'année 2014.
Question rituelle de ce mois de juillet qui peut s'avérer lassante à la longue, surtout si on ne fait rien. Afin de ne pas se laisser gagner par l'amertume imaginons une activité simple et amusante à pratiquer chez soi durant la période estivale.
Pour ma part je trouve que l'étiquette de ce jeu de société du début du XXe siècle intitulé : « Le football de salon » est assez suggestive. Même s'il s'agit à l'origine d'un jeu de rugby de table, l'association des mots « football » et « salon » évoque immanquablement pour moi des vases chancelants, de verres brisés, des sentences parentales comminatoires, des cris de voisins excédés, des aboiements de chiens et des confiscations de balle ou ballon. L'enfance quoi !
En cette période de Coupe du Monde je vous propose donc de pratiquer le football de salon aussi appelé « sallamangéball » par nos amis brésiliens. Contrairement à ce que son nom indique ce sport peut se jouer dans n'importe quelle pièce de votre maison ou appartement. Vous aurez d'abord besoin d'une petite balle qui ne doit pas dépasser le diamètre de la main et rebondir suffisamment, mais pas trop non plus. Vous vous mettrez ensuite en quête d'un partenaire ; ce dernier peut être humain ou canin, même un enfant peut faire l'affaire. Il vous suffira ensuite de projeter la balle contre le mur vers votre partenaire qui lui-même devra vous la renvoyer. C'est simple et amusant.
Pour plus d'information sur les règles de jeu contactez la Fédération Française de Salamangéball dans le salon de l'hôtel de ville de Trécon (Marne). Ce sport étant en cours d'homologation tout retour d'expérience de votre part sera la bienvenue, toutefois la FFS décline toute responsabilité en cas de destruction de mobilier ou d'altercation de voisinage.
Les rentrées du mois de septembre me donnent de l'urticaire. Mon médecin a beau blâmer les aoutats, je sais à quoi m'en tenir : je suis allergique aux rentrées. Et cela ne date pas d'hier. Ça a commencé enfant avec la rentrée scolaire ; de mauvais souvenirs qui me hantent encore aujourd'hui. Pour mon malheur, ce traumatisme est entretenu par la manie de nommer systématiquement tout évènement se déroulant en septembre « rentrée ». Ainsi les rentrées politique, littéraire, sociale, médiatique, cinématographique. On s'étonnerait presque que personne n'ai évoqué « une rentrée terroriste mouvementée » lors des attentats du 11 septembre.
Pour échapper à ces tristes évènements je vous propose donc de partir à la découverte d'une cité d'argent. Il ne s'agit pas d'une ville mythique telle El Dorado que cherchèrent en vain les conquistadors espagnols, ou d'une localité installée sur les bords du Rio de la Plata qui irrigue la bien nommée Argentine. Cette ville c'est Toulouse et sa couleur lui est donnée par le nitrate d'argent, si décisif dans la découverte des premiers procédés photographiques.
On associe volontiers Toulouse à la brique, au rugby, au cassoulet, à l'aéronautique, mais moins à la photographie. L'histoire nous prouve qu'elle a eu une importance indéniable dans ce domaine. Dès septembre 1839 des clichés de la ville sont réalisés par les opticiens Bianchi. Des studios photographiques Belloc, Trantoul, Thalamas se montent dans les années 1840-1850. En 1875 est fondée la Société de Photographie de Toulouse par Charles Fabre et Eugène Trutat. Ce dernier mettra en place le premier cours municipal de photographie de France en 1898 qui eu l'honneur d'être filmé par les opérateurs Lumière. Alors que des grandes maisons ont pignon sur rue (Provost, Massip, la Photographie Toulousaine) le 20e siècle voit apparaître de nouveaux talents tels Germaine Chaumel dans les années 1930 et Jean Dieuzaide dans les années 1950. Fondateur de la Galerie Municipale du Château d'eau en 1974, ce dernier a réalisé le tirage de l'image que vous pouvez voir. Elle est éminemment symbolique de la vocation photographique de la ville. Réalisée sur calotype, négatif papier, dans les années 1855, elle a été tirée par Jean Dieuzaide à l'occasion d'une exposition en 1978. La boucle est bouclée.