Le Couvent des Jacobins
la renaissance d'un chef d'œuvre de l'art gothique méridional
Lettre de Prosper Mérimée à Ludovic Vitet
21 août 1845
Une inexorable détérioration tout le long du 19e siècle
En effet, depuis 1812, le couvent des Jacobins est réquisitionnée pour servir de caserne d'artillerie sur ordre de l'Empereur. La grande nef de l'église est divisée par des planchers : le rez-de-chaussée fait office d'écurie, au 1er étage se trouvent le dortoir et au 2e étage un grenier, où est stocké l'avoine pour les chevaux.
Le sort du couvent n'est pas plus brillant, si ce n'est pire : les galeries du cloître sont en parties détruites, le réfectoire sert de manège pour les chevaux, la chapelle Saint-Antonin est quant à elle transformée en infirmerie vétérinaire. Le vandalisme se poursuit : en 1841, les chapelles latérales et les réseaux de pierre des ouvertures sont détruits.
Il faut attendre 1865 pour que les militaires quittent le couvent. La Ville récupère alors son bien. L'église est rendue au culte en 1873 et le reste des bâtiments accueille les élèves du lycée Fermat.
Un haut lieu de l'architecture gothique qui a retrouvé tout son lustre
Débutée en 1230 par Dominique de Guzman, créateur de l'ordre des Dominicains, la construction du couvent des Jacobins s'est poursuivie jusqu'au milieu du 14e siècle.
Son église présente la particularité d'une double nef et abrite en son chœur une colonne concentrant la retombée de vingt-deux ogives, réseau lui donnant l'apparence d'un palmier, joyau architectural unique en Europe.
Sans oublier le cloître et ses chapiteaux sculptés, le clocher et sa superposition d'arcs en mitre ou encore les peintures murales du 14e siècle de la chapelle Saint-Antonin, chefs-d'œuvre de l'art gothique méridional.