Couvent des Jacobins


Avec son église à double nef, abritant en son choeur une colonne évoquant l'apparence d'un palmier, joyau architectural unique en Europe, le couvent des Jacobins abrite des chefs-d'oeuvre de l'art gothique méridional.

Le Couvent des Jacobins


la renaissance d'un chef d'œuvre de l'art gothique méridional
Mise en lumière des Jacobins, 21/11/2016. Photo Patrice Nin. Ville de Toulouse, RTN16.209.7 1725689.

Lettre de Prosper Mérimée à Ludovic Vitet


21 août 1845
Je viens de voir pour la première fois l'église des Dominicains dans laquelle je n'avais jamais pu pénétrer. C'est admirable. Une église immense à deux nefs séparées par d'immenses piliers d'une hauteur et d'une légèreté inouïe ; une salle capitulaire encore plus hardie et plus élégante ; un grand cloître avec colonnes en marbre, des voûtes peintes, nombre de chapelles avec des compositions à fresque très curieuses, tout un système de construction en briques très original, voilà ce que j'ai vu, plus de 500 chevaux mangeant leur avoine et autant de canonniers dessinant ce que je n'ose dire. Malgré les chevaux et les hommes, toute l'église est encore d'une admirable conservation.

Une inexorable détérioration tout le long du 19e siècle


Vue perspective générale de la nef de l'église des Jacobins avant sa restauration, vers 1860. Timbre sec du photographe, E. Delon, 20 rue Lafayette à Toulouse. Ville de Toulouse, Archives municipales, 26Fi54.En effet, depuis 1812, le couvent des Jacobins est réquisitionnée pour servir de caserne d'artillerie sur ordre de l'Empereur. La grande nef de l'église est divisée par des planchers : le rez-de-chaussée fait office d'écurie, au 1er étage se trouvent le dortoir et au 2e étage un grenier, où est stocké l'avoine pour les chevaux.

Le sort du couvent n'est pas plus brillant, si ce n'est pire : les galeries du cloître sont en parties détruites, le réfectoire sert de manège pour les chevaux, la chapelle Saint-Antonin est quant à elle transformée en infirmerie vétérinaire. Le vandalisme se poursuit : en 1841, les chapelles latérales et les réseaux de pierre des ouvertures sont détruits.

Il faut attendre 1865 pour que les militaires quittent le couvent. La Ville récupère alors son bien. L'église est rendue au culte en 1873 et le reste des bâtiments accueille les élèves du lycée Fermat.